Les cas aiguës que l’on rencontre souvent en ostéopathie sont des patients à part à prendre en compte différemment des patients habituels. En effet ces patients qui présentent une symptomatologie bien spécifique seront pris en charge suivant un paramètre essentiel : la douleur. C’est un domaine auquel j’étais confronté chaque jour lorsque je travaillais avec les sportifs de haut niveau car j’étais souvent la première personne qui établissait les diagnostics. Par conséquent et avec l’expérience, j’ai pu au fil des années mettre au point des techniques et protocoles spéciaux pour cette prise en charge et me former également avec des spécialistes tels que Mr Thierry COLOT, Mr Robert ROUSSE ou Mr Stéphane QUERO pour accroitre mon efficacité et surtout ne pas être dangereux pour les patients.
Nous allons ainsi nous écarter des dogmes et concepts de l’ostéopathie classique à savoir la mobilité pour nous concentrer sur les phénomènes douloureux par des techniques spéciales et adaptées. Et comme le dit Mr Thierry COLOT, spécialiste de la prise en charge des Rachialgies aigues, dès qu’on va diminuer la symptomatologie douloureuse, la mobilité reviendra automatiquement. On agira à l’inverse des concepts ostéopathiques pour retrouver la mobilité. La cible thérapeutique unique est la douleur.
La prise en charge d’un patient hyperalgique débute bien souvent dès la réception de l’appel téléphonique de celui-ci. Pourquoi attendre l’anamnèse ? Toute urgence, dont on ne peut écarter le caractère médical, doit être détectée afin que non seulement aucune perte de temps ne puisse être imputée à l’ostéopathe mais que celui-ci, par ses connaissances sémiologiques et son insertion au sein des professionnels de santé, puisse diriger son patient vers les urgences locales ou une consultation plus adaptée.
L’hyperalgie est spectaculaire dans sa manifestation, elle inspire la crainte et la méfiance des thérapeutes et des patients. Elle est souvent interprétée par l’un et l’autre comme une suspicion de phénomène lésionnels sévères. L’état aigu rend les tests fonctionnels et ostéopathiques quasi irréalisables, d’autant que chaque mouvement demandé au patient est source de douleur. Cette douleur est par contre un excellent moyen diagnostic à condition de la décoder correctement et de savoir quoi en faire. Ces états aigus surviennent fréquemment sur un terrain de chronicité. Le patient bascule d’un état à l’autre de manière récurrente, pour des tas de raisons diverses, mécaniques, traumatiques, positionnels, émotionnelles, altération de l’état général, fatigue, stress, infection, ect…
Un état aigu n’arrive jamais par hasard. Le terrain sur lequel surviennent ces incidents est rarement « sain », sauf cas exceptionnel. Les phénomènes dégénératifs, les traumatismes, les maladies articulaires modifient les rapports anatomiques et donc la biomécanique. Ces modifications de la structure peuvent déboucher sur des contre-indications des manipulations structurelles (HVBA) par le risque d’aggravation ou de décompensation des phénomènes lésionnels. Dans ce contexte, les manipulations présentent un risque secondaire d’accentuation de l’état inflammatoire et des réactions de défenses du patient. Elles engendrent un stress tissulaire sur une zone fortement irritée.
Comme expliqué précédemment, la prise en charge du patient hyperalgique débute dès la coup de téléphone de prise de rendez-vous afin de pouvoir identifier si ce patient revêt de l’ostéopathie ou s’il est nécessaire de l’orienter vers un praticien spécialisé ou aux urgences médicales.
Lors de l’anamnèse l’ostéopathe doit tenir compte des signes d’alerte afin de poser un diagnostic différentiel et/ou d’exclusion pour mettre en place un traitement approprié ou réorienter son patient vers un médecin ou un spécialiste compétent voir les urgences médicales.
L’examen clinique ressemblera à un examen de « médecin de campagne » dixit Mr Thierry COLOT c’est à dire que l’on va effectuer un examen neurologique complet (examen approfondi de la sensibilité qui permet souvent d’identifier l’étage lésionnel; examen musculaire et des reflexes osteo-tendineux) ensuite on visera à s’intéresser aux phénomènes douloureux par la mise en place de test de provocation de douleur.
Le traitement sera adaptée au patient et devra allier rapidité, puissance et efficacité en adoptant des positions de travail confortables pour le sujet et pour le praticien, tout en tenant compte des phénomènes douloureux préexistants.